[VIDÉO] Montréal empêche Pacman d’envahir les bars

De plus en plus de trentenaires apprécient jouer à Pacman ou Street Fighter 2 une bière à la main dans un bar sur de bons vieux cabinets d’arcade. Mais tandis que ces bars se multiplient en Amérique du Nord, Montréal les interdit.

«On est la ville du jeu vidéo et on est la seule place où on ne peut pas avoir de bar arcade», se désole Dominic Bourret.

Ce collectionneur de jeux vidéo de 35 ans, connu dans le milieu par son surnom «Papa Cassette», veut lancer un bar permettant de jouer gratuitement à une vingtaine de vieux cabinets d’arcade, tout en sirotant une bière artisanale ou un cocktail. Il vise une clientèle nostalgique des succès des années 80 et 90, comme Pacman, Mortal Kombat ou les Tortues Ninja.

Il faut dire que l’idée cartonne aux États-Unis. La franchise Barcade a ouvert cinq établissements en 10 ans à New York, Philadelphie et dans le New Jersey, alors que l’enseigne 16-bit a lancé trois bars dans l’Ohio.

Au Canada, la ville de Québec héberge par exemple le MacFly. Ottawa accueille le House of TARG.

Ridicule

Dominic Bourret est convaincu qu’il y a suffisamment de Montréalais trentenaires amateurs de bière et de Super Mario pour réussir son projet. Son association Arcade MTL organise régulièrement des soirées où une cinquantaine de passionnés viennent s’amuser à de vieux jeux vidéo.

Mais dans Ville-Marie comme dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, où Dominic Bourret souhaite installer son bar arcade, cela semble impossible.

«Un débit de boissons alcooliques doit être situé à une distance minimale de 25 mètres d'une salle d’amusement», indiquent leurs codes d’urbanisme.

Ce règlement existe dans de nombreux arrondissements comme Le Plateau, Rosemont, Sud-Ouest, Côte-des-Neiges ou encore Villeray. Il interdit d’office tout bar arcade, qui est à la fois une salle d’amusement et un bar.

«Cette loi est plutôt ridicule», a commenté au Journal Paul Kermizian, copropriétaire de la franchise Barcade aux États-Unis.

À New York ou Philadelphie, il n’a jamais été freiné par une telle règle.

Un tweet à Coderre

Démuni, Dominic Bourret a fait part de son désarroi à Denis Coderre sur Twitter la semaine dernière.

«C’était vraiment un acte de désespoir», résume-t-il.

Le maire a répondu qu'il allait «jeter un œil» sur cette histoire.

En attendant, l’arrondissement de Ville-Marie n’a pas totalement fermé la porte.

«Si un projet qui déroge au règlement nous est proposé, nos équipes pourront étudier la demande, évaluer si le projet est intéressant pour la collectivité», a expliqué une relationniste au Journal dans un courriel.