La Chine choisit Montréal pour concurrencer Google dans le jeu vidéo | Pèse sur start
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La Chine choisit Montréal pour concurrencer Google dans le jeu vidéo

Le 8ième homme le plus riche en Chine installe les bureaux de NetEase dans la métropole

Le directeur général du studio montréalais de NetEase, Yu Sun, est né en Chine. Il a ensuite travaillé neuf ans chez Ubisoft avant d’être recruté par le géant chinois NetEase.
PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD

Le directeur général du studio montréalais de NetEase, Yu Sun, est né en Chine. Il a ensuite travaillé neuf ans chez Ubisoft avant d’être recruté par le géant chinois NetEase.

Un milliardaire vedette chinois mise sur le Québec pour battre Google en ouvrant à grands frais à Montréal cette semaine son premier studio de jeux vidéos NetEase au pays.   

« C’est notre premier bureau au Canada. On en a plusieurs hors de la Chine, au Japon, à San Francisco, mais c’est le premier ici », a partagé au Journal son directeur général, Yu Sun, à ses bureaux flambant neufs surplombant le centre-ville ouverts jeudi.        

En Chine, des centaines de millions de personnes jouent chaque jour en ligne avec les jeux vidéo de NetEase. Derrière le succès du «Ubisoft chinois», il y a William Ding, le huitième homme le plus riche du pays avec une fortune de plus de 23 G$, selon Forbes.        

L’homme d’affaires est une véritable vedette là-bas. Après avoir amené en Chine des superhéros de Marvel comme Captain America, le pionnier de l’Internet chinois s’est imposé avec son site www.163.com, l’un des plus fréquentés en Chine.        

Pour battre les Google Stadia ou les Ubisoft, EA, Eidos, Epic, Gameloft, NetEase a choisi d’ouvrir ses premiers bureaux canadiens à deux pas de l’Université McGill pour attirer comme un aimant la précieuse main-d’œuvre en pleine guerre mondiale de talents.        

Pour NetEase, Montréal est stratégique. En juillet dernier, son PDG, William Ding, est allé jusqu’à dire que son studio québécois sera un « jalon important de nos ambitions sur le marché mondial ». Au même moment, NetEase Games a posé ses pions en prenant une participation minoritaire stratégique dans la québécoise Behaviour Interactif.        

  

William Ding, 48 ans, PDG-fondateur de NetEase, le huitième homme le plus riche du pays avec une fortune de plus de 23 G$.

Photo Courtoisie

William Ding, 48 ans, PDG-fondateur de NetEase, le huitième homme le plus riche du pays avec une fortune de plus de 23 G$.

  

 «Pas de limite»   

En marge de l’ouverture officielle du studio, son directeur,Yu Sun, n’a pas voulu chiffrer le montant de l’investissement, mais il n’a pas caché son désir d’embaucher autant de travailleurs qu’il le faudra pour mener à bien ses projets.         

« On pense en recruter des douzaines ces deux prochaines années, mais nous n’avons pas de limite», a avancé son patron québécois Yu Sun, qui recrute en ce moment une vingtaine de talents pour former le noyau expérimenté de son équipe de développeurs.        

Quand on lui demande si les tensions politiques et l’Affaire Huawei ont pu jeter un froid dans les relations entre l’entreprise et le Canada, Yu Sun préfère éviter de parler de politique. « Le plus important pour nous, c’est de travailler pour les produits », se limite-t-il à dire.        

  

PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD

  

PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD

  

Argent public   

Comme d’autres, NetEase pourrait demander le crédit d'impôt pour la production de titres multimédias, qui varie de 26,25 % à 37,5 %, mais Investissement Québec (IQ) a confirmé que le géant chinois n’a pas eu d’aide financière pour venir ici.        

« IQ n’est pas intervenu financièrement dans l’entreprise», a indiqué au Journal sa porte-parole Isabelle Fontaine.        

  

NetEase  

   

  • Fondation : 1997      
  • Siège social : Hangzhou      
  • Employés : 21 000      
  • Valorisation boursière : 50 G$      
  • Chiffre d’affaires : 13 G$ (2018)      
  • Jeux: Knives Out, LifeAfter, Identity V, Rules of survival, Onmyoji            

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