Facebook ne prévoit pas de lever la suspension du compte de Trump

Donald Trump
Facebook ne compte pas lever la suspension du compte du président américain sortant Donald Trump, a déclaré lundi la numéro 2 du groupe, Sheryl Sandberg.
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«Notre interdiction est à durée illimitée. Nous avons dit qu’elle durerait au moins jusqu’à la transition présidentielle, mais nous n’avons pas l’intention de la lever», a déclaré la directrice de l’exploitation de Facebook lors d’un forum en ligne organisé par l’agence Reuters.
Le réseau social a annoncé, jeudi, le blocage des comptes Facebook et Instagram de M. Trump au lendemain des violences à Washington et de l’invasion du Capitole pendant plusieurs heures par des partisans du milliardaire républicain, qui a perturbé la validation par le Congrès de la victoire du démocrate Joe Biden à l’élection présidentielle du 3 novembre.
Twitter a pris une décision plus radicale, vendredi, en supprimant le compte de M. Trump, le privant ainsi de son outil de communication préféré.
Les profils du locataire de la Maison-Blanche ont également été suspendus de services comme Snapchat ou Twitch.
«Notre règlement s’applique à tous», a défendu Mme Sandberg. «Nous avons retiré des publications de Don Jr [le fils aîné de M. Trump], nous avons retiré des publications d’autres dirigeants internationaux et d’autres responsables politiques. [...] Cela montre que même un président n’est pas au-dessus de notre règlement».
Facebook avait justifié sa décision, la semaine dernière, en expliquant que les messages récents de M. Trump faisaient courir le risque de nouvelles violences.
Mme Sandberg a reconnu que la plateforme avait dû faire face à de nombreux ratés lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, n’agissant pas suffisamment contre des campagnes de manipulation orchestrées depuis la Russie, mais elle a assuré que Facebook avait appris de ses erreurs.
Avant le scrutin présidentiel de novembre aux États-Unis, le réseau social avait multiplié les efforts pour démanteler des tentatives de désinformation et suspendu de nombreux comptes, groupes et pages à caractère violent ou haineux.
Interrogée sur le pouvoir parfois considéré comme démesuré des grandes plateformes numériques, Mme Sandberg a assuré être favorable à davantage de régulation et a dit espérer travailler en ce sens avec l’administration Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier.
«Nous sommes une entreprise privée qui offre un service», a-t-elle toutefois précisé. «Il en va de notre responsabilité que ce service ne soit pas utilisé de manière inappropriée, comme cela s’est produit mercredi dernier».