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Essai de The Last of Us Part 1: mon jeu préféré, encore meilleur

Moins de 10 ans après son lancement, une refonte de The Last of Us n’était peut-être pas nécessaire, mais elle est certainement appréciée, estime notre chroniqueur Maxime Johnson.

The Last of Us Part 1 sera lancé le 2 septembre pour la PS5.
Capture d’écran : Sony/Maxime Johnson.

The Last of Us Part 1 sera lancé le 2 septembre pour la PS5.

Beaucoup de jeux vidéo vieillissent mal. En lui donnant un nouveau coup de peinture et en uniformisant l’allure de l’aventure originale avec celle de sa suite, Naughty Dog s’assure que sa série The Last of Us – du moins, surtout la première partie - traversera les époques. C’est un chef d’œuvre, à essayer dès maintenant si ce n’est pas déjà fait.

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Rien de nouveau, juste du mieux

The Last of Us Part 1 offre des améliorations visuelles significatives par rapport à The Last of Us : Remastered.

Captures d’écran : Sony/Maxime Johnson.

The Last of Us Part 1 offre des améliorations visuelles significatives par rapport à The Last of Us : Remastered.

 

The Last of Us était peut-être le plus beau jeu de sa génération lorsqu’il est sorti en 2013, vers la fin de vie de la PS3, mais force est de constater qu’il avait rapidement pris quelques rides, même avec le lancement d’une version rematricée pour la PS4 (de laquelle est tirée la capture du bas, ci-haut). 

Le titre gérait mal la lumière, par exemple, les lieux visités étaient parfois trop simples (comme si l’équipe de développement avait manqué de temps pour tout peaufiner), l’animation des personnages laissait un peu à désirer et les environnements extérieurs n’avaient pas la richesse de ceux des jeux modernes. 

The Last of Us Part 1 corrige tous ces petits défauts. Les personnages sont plus réalistes que jamais (tant par rapport à leur allure qu’à l’intelligence artificielle qui les contrôle pendant les combats), ils ne sont plus délavés par la lumière lorsqu’ils sont au soleil, et l’univers est plus riche, avec des branches qui bougent à notre passage, des paysages magnifiques et des décors plus crédibles, par exemple. L’interface du jeu – désormais la même que celle de The Last of Us Part 2 – est aussi plus épurée et plus moderne qu’auparavant. 

Bref, quand on joue à The Last of Us Part 1, on a l’impression de jouer à un jeu lancé en 2022. 

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 The Last of Us Part 1 profite de la puissance de la PS5 de différentes façons, notamment en offrant des transitions plus fluides entre le jeu et les séquences vidéo. Capture d’écran : Maxime Johnson.

On peut aussi pour la première fois profiter du jeu en 4K (à 30 images par seconde), ou avec une résolution inférieure, mais avec un rafraichissement de 60 images par seconde, une amélioration qui fait toute la différence pour ceux qui sont habitués aux rafraichissements élevés. 

Le jeu profite aussi de l’audio 3D (un ajout particulièrement intéressant dans les combats contre les infectés) et de la manette DualSense, qui modifie la résistance de la gâchette en fonction de l’arme. Avec en plus les environnements qui affichent plus d’objets qu’auparavant grâce à la puissance de la PS5 (ce qui assure des explosions plus réalistes, par exemple), le jeu est plus immersif que jamais.

The Last of Us Part 1 offre toutes les fonctionnalités d’un jeu de 2022, comme un mode photos complet.

Capture d’écran : Sony/Maxime Johnson.

The Last of Us Part 1 offre toutes les fonctionnalités d’un jeu de 2022, comme un mode photos complet.

 La modernisation du jeu a aussi été l’occasion d’améliorer caractéristiques d’accessibilité, qui permettront à de nombreux joueurs d’y jouer pour la première fois. 

Dans l’ensemble, The Last of US Part 1 est le même jeu que l’original, avec ses mêmes qualités et ses mêmes défauts (l’animation pour mettre à jour ses armes est toujours interminable, par exemple), mais toutes ses différentes composantes ont été améliorées. 

TLOU tient-il toujours la route, après près de 10 ans?

Les ennemis et personnages de The Last of Us Part 1 profitent des technologies développées pour The Last of Us Part 2, comme son intelligence artificielle améliorée.

Capture d’écran : Sony/Maxime Johnson.

Les ennemis et personnages de The Last of Us Part 1 profitent des technologies développées pour The Last of Us Part 2, comme son intelligence artificielle améliorée.

  Quand j’y ai joué pour la première fois en 2013, j’ai compris que The Last of Us n’était pas un jeu comme les autres assez tôt dans l’histoire, à un moment où Joel, un père endurci qui a perdu sa fille 20 ans auparavant, vient tout juste de rencontrer Ellie, une jeune adolescente qui est peut-être la clé pour sauver l’humanité contre une infection qui transforme les gens en de véritables créatures mutantes. 

Dans cette scène, on entre dans le lobby d’un ancien hôtel alors qu’on tente de fuir une ville. Ellie s’y émerveille de la richesse de l’endroit et en discute avec Joel, pendant que l’on cherche un chemin par où passer. L’interaction ne dure qu’une dizaine de secondes. Mais en quelques phrases, elle nous permet d’en découvrir un peu plus sur la personnalité des deux personnages, mais aussi sur leur relation, encore froide, et qui commence un peu à se réchauffer.

The Last of Us Part 1 est bourré de scènes subtiles du genre. Ce sont ces petits moments qui font que The Last of Us est à mon avis le jeu qui bâti le mieux une relation entre deux personnages. Pour moi, il faut aller au cinéma (la relation entre Andy Dufresne et Red dans Shawshank Redemption, par exemple) ou à la télé (la relation entre Walter White et Jesse Pinkman dans Breaking Bad) pour trouver des exemples d’une qualité similaire.

Joel et Ellie, dans le lobby d’un chic hôtel de Pittsburg.

Capture d’écran : Sony/Maxime Johnson.

Joel et Ellie, dans le lobby d’un chic hôtel de Pittsburg.

 

Je craignais un peu de rejouer à The Last of Us, parce que j’avais peur que mon souvenir se fût embelli avec les années, et que son histoire n’était pas si bonne que ça. J’avais tort. Elle est aussi bonne que dans mes souvenirs, et j’ai encore plus apprécié y jouer en 2022 qu’en 2013.

Les combats et l’exploration ont aussi bien vieilli. Mieux que ce à quoi je m’attendais. La nouvelle intelligence artificielle aide, mais dans l’ensemble, le jeu est toujours le même jeu d’action-aventure qu’à l’époque, et celui-ci est toujours aussi plaisant à jouer. La différence avec Uncharted, l’autre grande série de Naughty Dog, dont les premiers chapitres sont désormais d’un intérêt très limité, est d’ailleurs frappante.  

Si je rejouais aujourd’hui pour la première fois à The Last of Us Part 1, je crois que ce serait encore mon jeu préféré. Ce n’est pas de la nostalgie. C’est plutôt le signe d’un titre particulièrement réussi, tant pour son histoire que ses mécaniques.

The Last of Us Part 1 était-il nécessaire?

The Last of Us Part 1 est plus majestueux que jamais.

Capture d’écran : Sony/Maxime Johnson.

The Last of Us Part 1 est plus majestueux que jamais.

Les refontes dans les jeux vidéo permettent souvent avant tout de relancer un jeu qui était seulement offert sur une console de génération précédente. Ce n’est pas le cas ici. The Last of Us : Remastered peut après tout toujours être installé sur la PS5. Pire, même si le nouveau jeu est mieux, l’ancien n’est pas si laid que ça non plus, et il est toujours tout à fait jouable. 

Cela dit, HBO s’apprête à lancer une série basée sur The Last of Us, qui devrait attirer de nouveaux joueurs, qui n’ont jamais joué à la franchise. Pour eux, il ne fait aucun doute qu’il sera plus intéressant de jouer à The Last of Us Part 1 qu’à The Last of Us : Remastered. L’expérience sera aussi plus inclusive, et mieux intégrée avec la seconde partie. Était-ce nécessaire? Non. Mais je ne m’en plaindrai certainement pas. 

The Last of Us était un jeu magistral en 2013, et ce l’est toujours en 2022. Avec cette refonte, Naughty Dog s’assure que ce sera toujours le cas en 2032, lorsqu’une nouvelle génération de joueurs voudra l’essayer. Est-ce que tous les jeux devraient être revus de la sorte 10 ans après leur sortie? Non. Mais l’histoire de Joel et Ellie méritait un tel traitement.