L’intimidation en e-sport: un problème grandissant [chronique] | Pèse sur start
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L’intimidation en e-sport: un problème grandissant [chronique]

«Ça m’arrive chaque semaine. C’est toujours la même chose ou presque» - Annieonfire des Sailor Scouts

Notre chroniqueur Maxime Beaulieu revient sur le «crabgate» du joueur pro Hungrybox et l'intimidation dans l'e-sport

Notre chroniqueur Maxime Beaulieu revient sur le «crabgate» du joueur pro Hungrybox et l'intimidation dans l'e-sport

 Alors que plusieurs d’entre nous dégustions nos chocolats de Pâques, plus de 800 joueurs participaient à Pound, un tournoi majeur du jeu de combat Super Smash Bros de Nintendo.  

 Dans l’ensemble, l’événement a connu beaucoup de succès. Le Montréalais Ally s’est sauvé avec le titre lors d’une finale à couper le souffle. Par contre, un moment que certains qualifieraient de cocasse gâche la fête pour Melee.     

 Une victoire avec un goût amer  

 Hungrybox réussira à se sauver avec le titre avec des manches de 3-1 et 3-0 contre Mang0 qui l’avait envoyé dans l’arbre inférieur en demi-finale.     

 Suite à sa victoire, la réaction du représentant de Team Liquid démontre la difficulté de son parcours, ayant été éliminé en demi-finale.     

 Malheureusement, sa célébration aura été de courte durée.     

 Tout juste après avoir serré la pince à son adversaire, le joueur de Jigglypuff a évité un objet de justesse.     

 On a pu ensuite voir Hungrybox, sous le choc, prendre l’objet en question: un crabe!     

 Un terrain connu?  

 Visiblement ébranlé, Hungrybox ne s’est pas gêné de dire sa façon de penser autant sur place que sur son compte Twitter.      

 Heureusement, les commentateurs ont rapidement déploré le geste en le qualifiant d’inacceptable.     

 La foule, visiblement d’accord, s’est alors mise à scander le nom du meilleur joueur au monde.     

 L’organisation derrière le tournoi promet de prendre des mesures contre le fautif.     

 Cette situation n’est pas méconnue pour Hungrybox.     

 Un peu plus tôt cette année, lors du tournoi Genesis 6, la foule s’est mise à crier «Fuck Hungrybox» à répétition.     

 Durant EVO 2015, on pouvait entendre des huées parmi les applaudissements.     

 Leffen, qui habituellement ne cache pas qu’il ne porte pas le joueur dans son cœur, s’est empressé de rappeler l’importance du respect sur Twitter.     

 Un fléau bien présent  

 Suite au gazouillis de Leffen, les réponses ont été mitigées, plusieurs appuyant ses propos alors que certains qualifiaient le tout de normal, d’autres affirmant même que Leffen lui-même était l’un des instigateurs de la situation avec certains de ses commentaires.     

 Dans la LCS, le circuit compétitif nord-américain de League of Legends, une situation similaire s’est produite lorsque Maria «Remilia» Creveling a réussi à se qualifier avec l’équipe Renegades en 2015, bien que plusieurs applaudissaient l’arrivée de la première joueuse dans le circuit.     

 Lors des matchs de l’équipe, on pouvait lire plusieurs commentaires sexistes et transphobes sur les différents réseaux sociaux et plateformes de diffusion.     

 La situation poussa Remilia à se retirer de la compétition quelques semaines plus tard.     

 Et chez nous?  

 Étant impliqué dans plusieurs événements locaux comme commentateur, je n’ai jamais vraiment vécu de situation de la sorte, mais qu’en est-il des joueurs et joueuses de chez nous?      

 J’ai donc décidé d’approcher mes collègues PiinkiSamiii et AnnieOnFire pour en savoir plus.     

 «Ça m’arrive chaque semaine. C’est toujours la même chose ou presque», me confie Annie, joueuse d’Overwatch pour l’équipe féminine Sailor Scouts lorsque je lui demande de me parler de son expérience avec le sexisme et les jeux en ligne.  

 Pas que du négatif  

 Pour PiinkiSamiii, la situation est bien différente. «Dans Hearthstone, les filles sont vraiment bien reçues et encouragées!» précise-t-elle en racontant quelques moments arrivés en compétition.     

 Des fleurs pour l’e-sport     

 La mère d’un enfant atteint du spectre de l’autisme remercie, pour sa part, le programme e-sport de l’école secondaire Bernard-Gariepy de Sorel. « [...] pour mon fils, c’est un outil qui facilite la création d’un cercle de connaissances avec des jeunes qui ont les mêmes intérêts que lui », peut-on lire dans une lettre envoyée au journal Les 2 Rives de Sorel-Tracy.     

 «Nos joueurs dans l’ensemble ont tout de suite appris la valeur du travail d’équipe et de l’entraide [...] Ils communiquent mieux entre eux, disent leurs idées et répartissent les tâches afin de permettre à l’équipe de gagner», mentionne Guillaume Larivière, responsable du programme e-sport des Rebelles du Cegep de Sorel-Tracy, lorsque nous lui avons demandé l’impact du programme chez les jeunes y étant inscrit.   

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